Un soir, votre étudiant vous annonce qu’il souhaite arrêter son cursus pour changer de voie. Panique à bas bord et cataclysme dans votre esprit ! 

Vous allez certainement ressentir en « 1er effet Kiss Cool » de l’énervement, et lui rappeler : « Mais enfin, tu te rends compte des frais que cela nous a engendré, entre les frais d’inscription, l’achat du matériel nécessaire pour suivre ta formation, la location de l’appartement pour l’année scolaire, les assurances… Et puis, quand on s’engage, on s’engage et on va jusqu’au bout (de l’année ou du cursus) ! ».

Ensuite, une fois le nuage de la colère passé, en « 2ème effet Kiss Cool », vous allez être désappointé(e) ! Vous allez alors tenter de le convaincre d’aller jusqu’au bout, en lui expliquant : « Cela te laisse du temps pour réfléchir sur ce que tu veux réellement faire, pour préparer ta réorientation et tes inscriptions aux écoles. Et puis tu sortiras au moins avec un diplôme et tu n’auras finalement pas perdu totalement ton temps ».

Et enfin, « 3ème effet Kiss Cool », l’inquiétude s’installe : « Retour à la case départ, et il aura perdu son (ou deux) année(s)! Mais qu’est-ce qu’il veut faire exactement ? Et qu’est-ce qu’il va faire en attendant ? Comment l’aider à trouver sa voie ? »

Alors, si vous vous retrouvez confronté à cette situation, voici nos conseils.

Déjà, commencez par ouvrir le dialogue avec votre enfant et prenez du recul par rapport à la situation. Cela vous permettra à tous les 3:

1-  d’analyser ses raisons

Qu’est ce qui ne lui plait pas (ou ne lui convient pas) : est-ce le programme ? Est-ce le fonctionnement de l’école et du système éducatif? Est-ce l’éloignement géographique vis-à-vis de la famille et des amis ? Est-ce une désillusion par rapport à sa vision du métier ? Est-ce dû à une pression psychologique venant des enseignants ? Subit-il du harcèlement scolaire ? Est-ce qu’il ne sent pas capable par rapport aux exigences des enseignants et à ses résultats qui ne sont pas à la hauteur de son investissement? Est-ce dû à une charge de travail trop importante et votre enfant craque ?

L’objectif est de comprendre ce qui le pousse à vouloir arrêter et trouver, en conséquence et avec lui, des solutions qui conviennent à tout le monde.

2-  d’identifier ses envies

Est ce qu’il sait ce qu’il veut faire ? Ou a-t-il des doutes ? Ou est-il complètement perdu ?

Tout d’abord, nous vous invitons à naviguer sur les sites ressources suivants : www.intercariforef.org, www.cidj.com, ou encore www.etoile.regioncentre.fr, pour découvrir les différents métiers et cursus possibles, et sélectionner ceux qui pourraient l’intéresser. En effet, ces cites recensent, sur l’ensemble du territoire français ainsi que sur la Région Centre Val de Loire, entre autre : des fiches métiers avec la possibilité de rechercher par nom, par famille de métiers, par centre d’intérêt ; des fiches sur les diplômes et les Titres Professionnels qui existent et reconnus par l’Etat ; des fiches de présentation sur les écoles et les organismes de formation, ainsi que les formations accessibles aux étudiants, dans le cadre d’un parcours initial ou en alternance.

Vous pourrez également trouver les événements organisés sur votre région concernant l’orientation scolaire et professionnelle tels que des forums métiers et emplois, ou encore des offres de stage, d’alternance, de jobs étudiants et de missions de service civique.

L’idée est d’amener votre enfant à définir un plan A, un plan B et un plan C, incluant éventuellement des étapes intermédiaires avec des voies passerelles.

Car toutes les routes mènent à Rome : certains prennent l’autoroute, quand d’autres prendront des routes nationales, voire départementales. Certes, ces derniers mettront plus de temps pour atteindre leur objectif, mais ils arriveront à leur destination finale, avec une richesse que les premiers (ceux qui auront pris l’autoroute) n’auront pas, et qui les rendront aussi intéressants, voire plus.

Ensuite, si le flou ou le doute persiste chez lui, proposez à votre enfant les démarches suivantes et accompagnez-le dans chacune d’entre elles (il est important que votre enfant se sente soutenu et rassuré):

1ère démarche : rencontrer un conseiller en orientation présent au sein de son école actuelle, dans un CIO, un organisme de formation ou un professionnel exerçant de manière indépendante :

Celui-ci saura le guider dans sa réflexion, par le biais de questionnement, d’outils et de tests. Il saura aussi le conseiller sur les formations et les parcours possibles.

2ème démarche : réaliser des enquêtes sur le métier qui l’intéresse :

Prenez rendez-vous avec des professionnels, pour que ceux-ci lui parle concrètement de leurs quotidiens (tâches, méthodes et outils de travail, conditions d’exercice) et pour qu’ils lui donnent des conseils sur les formations à suivre en fonction de ce qu’il recherche.

3ème démarche : négocier avec ces professionnels interviewés la possibilité de réaliser un stage de découverte :

Votre enfant vivra ainsi leur quotidien et mettra du concret derrière des mots. Il pourra aussi les aider dans certaines tâches et ainsi vérifier si le métier lui plaît réellement et s’il se sent à l’aise pour le faire. Autre conseil : qu’il n’hésite pas à en faire plusieurs au sein de différentes entreprises, car le métier peut être différent, selon la taille de l’entreprise, son activité et son organisation. Pour obtenir des conventions de stage, il peut solliciter son école. Sinon, il devra s’adresser à la mission locale, Pôle Emploi ou une structure d’insertion par l’activité économique : et dans ce cas, on parle plutôt de Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel (PMSMP) que de stage. Mais la finalité est la même.

Il peut aussi s’investir dans une activité bénévole qui se rapproche du métier ciblé, ou dans une mission de service civique. L’avantage du service civique est que votre enfant acquerra une réelle expérience professionnelle, qui pourra être valorisée sur son CV et pour laquelle il percevra une petite rémunération.

Rappelez-vous que ces diverses démarches d’enquête et d’immersion peuvent l’amener à trouver son entreprise d’accueil pour les stages à faire durant sa prochaine formation ou sa future alternance.

4ème démarche : en fonction de la filière que votre enfant aura choisi, contacter son école actuelle ainsi que les écoles supérieures trouvées

Demandez-leur si votre enfant ne peut pas changer de cursus en cours d’année, dans le cadre d’une rentrée décalée. Car de plus en plus d’établissements supérieurs proposent des rentrées décalées qui s’effectuent généralement en janvier. Cela peut éviter à votre enfant de perdre son année scolaire. Il peut alors intégrer une 1ère année, en 2ème ou 3ème année d’un diplôme, en fonction de son parcours antérieur et de la filière choisie.

Ce contenu vous est proposé par un membre de la Communauté d’experts AZIMUT : Delphine BISSON, Conseillère en Orientation et Insertion (Scolaire et Professionnelle), Conseillère en Bilan de Compétences, Loiret – En présentiel ou distanciel, en fonction du secteur géographique et de la disponibilité