Le ministère de l’Éducation nationale a officialisé, par un décret publié le 12 juin 2025, la création d’une nouvelle épreuve anticipée de mathématiques pour les élèves de première, applicable dès la session 2027 du baccalauréat. Cette réforme, qui entre en vigueur dès juin 2026, marque un tournant dans l’évaluation des compétences mathématiques des lycéens et s’inscrit dans une volonté affirmée de réconcilier les élèves avec les mathématiques, tout en préparant plus efficacement leur accès à l’enseignement supérieur.

Pourquoi une réforme des mathématiques au lycée ?

Depuis plusieurs années, de nombreuses voix — enseignants, chercheurs, parents, et acteurs du supérieur — alertaient sur le recul de la culture mathématique chez les élèves. La réforme du lycée de 2019, qui avait supprimé le tronc commun de mathématiques en première générale, avait suscité des inquiétudes quant à l’égalité d’accès aux savoirs fondamentaux, en particulier chez les filles et les élèves éloignés des filières scientifiques traditionnelles.

Avec cette nouvelle épreuve anticipée, le ministère entend restaurer la place des mathématiques dans la formation de tous les lycéens, qu’ils soient en voie générale ou technologique.

L’ambition est claire : permettre à chaque élève de maîtriser les fondamentaux mathématiques nécessaires à sa réussite, quelle que soit la filière envisagée, et mieux accompagner les choix d’orientation via des repères solides.

Une épreuve commune à tous, mais adaptée selon la voie choisie

Tous les élèves de première seront concernés par cette nouvelle épreuve, qu’ils suivent une formation en voie générale ou technologique. Toutefois, les sujets proposés seront adaptés au programme et aux attendus de chaque filière afin de tenir compte des différences de formation.

Cette épreuve s’ajoute aux évaluations anticipées déjà existantes comme celle de français, et comptera dans la note finale du baccalauréat, avec un coefficient de 2.

Elle vise notamment à :

• Renforcer les acquis fondamentaux : calculs, raisonnement logique, compréhension statistique ;

• Mieux préparer les élèves à l’entrée dans le supérieur ;

• Offrir un cadre national équitable d’évaluation ;

• Valoriser les efforts et les progrès des élèves dans cette discipline-clé.

Détails pratiques : format, durée et barème de l’épreuve

Épreuve écrite

L’épreuve de mathématiques se déroulera en fin d’année de première, au mois de juin, et durera 2 heures. Elle sera notée sur 20 points et comportera deux parties distinctes :

Cette épreuve comprend trois sujets différents, chacun correspondant à un programme de mathématiques de première des voies générale et technologique. Le candidat compose sur le sujet correspondant au programme qu’il a préparé conformément à son inscription :

• enseignement de spécialité de mathématiques de la voie générale ;
• enseignement de mathématiques spécifiques intégré à l’enseignement scientifique de la voie générale ;
• enseignement de mathématiques du tronc commun de la voie technologique, dans ses domaines communs à l’ensemble des séries (vocabulaire ensembliste et logique, automatismes, analyse, statistiques et probabilités).

L’épreuve comporte deux parties :

Partie 1 : Maîtrise des automatismes (6 points)

• Un questionnaire à choix multiples (QCM) portera sur les automatismes et les compétences de base.

• Cette partie vise à vérifier que les élèves maîtrisent les gestes fondamentaux du calcul, du raisonnement numérique, ou encore de la résolution d’équations simples.

Partie 2 : Exercices de mise en pratique (14 points)

• Deux à trois exercices complets, demandant aux élèves de mobiliser leurs connaissances pour résoudre des situations plus complexes.

• L’accent sera mis sur l’analyse, l’interprétation de données, et la modélisation.

📌 À noter : l’usage de la calculatrice sera interdit, sauf pour les élèves bénéficiant d’un aménagement pédagogique spécifique.

Des enjeux pédagogiques et d’orientation

Au-delà de l’évaluation, cette épreuve de mathématiques joue un rôle clé dans la valorisation du parcours des élèves. Les résultats seront intégrés à leur dossier Parcoursup, et serviront de référence nationale pour les établissements du supérieur.

Elle offrira aussi aux familles une lecture plus claire du niveau de leur enfant, tout en incitant les élèves à prendre au sérieux les mathématiques dès la classe de première.

Pour les élèves de STI2D : une autre nouveauté

Le même arrêté ministériel instaure également, pour les candidats de la série technologique STI2D (Sciences et technologies de l’industrie et du développement durable), une nouvelle épreuve pratique d’ingénierie, innovation et développement durable.

Objectif : mieux reconnaître la dimension expérimentale des enseignements technologiques, avec une épreuve qui se tiendra elle aussi en juin 2026, dans le cadre de la session 2026 du baccalauréat technologique.

En résumé : ce que les parents doivent retenir

Une réforme pensée pour la réussite des élèves

Cette réforme des mathématiques s’inscrit dans une stratégie plus large de transformation du lycée général et technologique, avec l’ambition de favoriser la réussite de tous les élèves, en leur redonnant le goût des mathématiques et en leur offrant des repères clairs pour leurs études post-bac.

📚 Pour en savoir plus, consultez la publication officielle au Bulletin officiel de l’Éducation nationale : 🔗 Accéder au texte complet sur education.gouv.fr

🧮 Répartition des coefficients au bac général – Session 2027

Contrôle continu (40 % de la note finale) :

Ces notes proviennent du bulletin scolaire des classes de première et terminale, pour les disciplines non évaluées en épreuves terminales.

Épreuves finales (60 % de la note finale) :

🔍 Le total des coefficients passe donc de 60 à 62, pour intégrer l’épreuve de mathématiques anticipée en première.

💡 Ce que cela signifie pour les élèves et les parents

• Les mathématiques redeviennent obligatoires, à travers une épreuve notée et coefficientée, même si l’élève ne choisit pas la spécialité maths.

• Cette note sera donnée avant la terminale, ce qui permet d’intégrer le résultat à Parcoursup dès le dossier de fin de première.

• L’impact est mesuré (coefficient 2), mais suffisamment significatif pour encourager une vraie implication.